Effectuer des négociations annuelles obligatoires pendant une période de crise (COVID19), vous le comprendrez, relève d’un exercice complexe.
Que revendiquer pour l’amélioration de la rémunération et des conditions de travail des salariés quand la préoccupation qui se profile avec la crise de la COVID 19 est le maintien de l’emploi en balance?
Kiloutou agite tant le chiffon rouge d’une situation de crise potentielle à venir et ses conséquences sur l’emploi, que le drapeau vert d’une situation maîtrisée et l’assurance d’une entreprise solide qui peut passer la crise si… les salariés en donnent plus, si… les affaires reprennent si nous retrouvons des parts de marché perdues, si, si…
La reconquête doit-elle se faire sous le spectre de la peur de la perte d’emploi possible, de la nécessaire productivité à l’excès, au risque de provoquer des désaffections ou accidents du travail, ou sur celui de la confiance et de l’engagement réciproque du bien être au travail et de l’effet induit de productivité ?
Ce fameux principe du gagnant/gagnant qui ne doit pas être qu’un exercice de style mais “quantifiable, vérifiable et réalisable” dans des engagements réciproques. Des engagements d’avancées sociales dans les NAO et accords d’entreprise. Pas que des paroles.
Notre décision a été prise avec responsabilité comme expliqué dans l’avant propos de nos négociations (voir le lien à la fin de cet article)..
La CFTC a toujours fait le choix des demandes responsables et raisonnables dans ses revendications pour le bien commun des salariés et de l’entreprise. Nous pensons que meilleure sera la productivité et l’engagement d’un salarié s’il peut s’épanouir dans de bonnes conditions de travail et de rémunération.
Tel un objectif qui doit être quantifiable et réalisable, nous avons repris dans nos revendications ce qui était dans le domaine du possible par l’entreprise avec relativement peu d’engagement budgétaire.
Certes, l’entreprise qui chiffre ces revendications a “la main lourde” pour justifier un refus. Vous remarquerez qu’elle ne regarde que le coût. Elle n’évoque jamais la rentabilité ou le bénéfice à moyen, long terme pour l’entreprise.
C’est un choix structurant. Doit-elle investir pour “fidéliser ses salariés” ou laisser un turnover s’installer durablement et voir partir les bons potentiels ?
Les autres organisations syndicales CFE-CGC et FO on fait le choix unique de demander “la mise en place d’un mécanisme permettant de venir prioritairement en aide aux salariés les plus durement touchés par la crise”. Ce qui s’appelle “enfoncer une porte ouverte”. Ce Dispositif qui existe déjà légalement par ailleurs puisqu’il s’agit de l’avance sur salaire.
Il est à souligner que les partenaires sociaux qui en ont fait la demande (CFE-CGC et FO) n’ont aucune visibilité ni de “contrôle” sur les conditions ou de décision d’attribution des dossiers d’aide. C’est une décision d’entreprise. Il n’y aura pas de commission. No comment.